Plus de 10 ans après la formation du BFP, trois albums enregistrés et des tournées à travers le monde, le trio revient pour nous présenter son 4ème album. Abouti. Réussi. Un album phare.
« L » marque une évolution franche dans l’écriture du pianiste BenjaminFaugloire qui, si elle confirme sa personnalité et son émotivité, s’affine ici plus encore et se concentre sur l’essentiel. Il se départit des conventions, se moque de la forme ou du style. Seule la narrationcompte.
Le trio atteint un niveau de cohésion et de musicalité inégalé jusqu’alors. De la spontanéité de jeu et d’improvisation, des pépites, des silences imprévus, des prises de risque que seul un trio soudé peut accomplir avec tant de maîtrise et de souplesse. Le tout à tavers l’écriture précise et toujours aussi imagée du pianiste.
« L » est de ces albums qui vous donne des frissons, vous fait pleurer comme rire, vous ramène dans vos souvenirs d’enfance, vos histoires d’amour… il est également de ces albums de jazz où la technique des musiciens peut être étincelante mais toujours au service du discours, de ces albums qui devrait mener ce trio tout en haut de l’affiche.
ON NE PARLE PAS ICI DE TRIO DE JAZZ » STANDARD » . LEB . F . PEST UN GROUPE AU SENS POP – ROCK DU TERME MAIS QUI JOUE DU JAZZ
Dans l’histoire du jazz, les trios formés sont le plus souvent constitués de l’artiste principal et de deux « sidemen ».
Quelques trios « phares » ont toutefois fait exception à cette règle, on pense notamment à Brad Mehldau, Larry Grenadier et Jeff Ballard ou encore à Keith Jarret, Garry Peacock et Jack de Johnette. Mais ces trios ont très majoritairement joués des standards de jazz.
Et c’est aussi en ce sens que le Benjamin Faugloire Project est singulier car depuis plus de 10 ans, non seulement ils forment ce trio sans que jamais l’un des trois musiciens ne s’y soit fait remplacé, mais ils jouent depuis le début les compositions du pianiste. Et nous offre donc la possibilité de suivre leur évolution au fil des albums parus comme l’on aurait pu suivre l’évolution d’un groupe de rock.
FIREFLIES
Le piano entame cet album avec un arpège délicat et répétitif sans qu’on arrive à trouver le début de la boucle, une énergie sous- jacente, une lumière qui apparaît au loin et se rapproche de nous. Le trio prend alors le temps d’un crescendo mélodique et rythmique jusqu’au disco! mais c’est bien une mesure en … 11/8 (mesure plus utilisée dans des musiques traditionelles indiennes que dans la musique à paillettes) sur laquelle joue le trio. Original et terriblement efficace! Le trio nous livre un premier titre coup de poing.
PIANOCELLO
La batterie nous emporte dans une rythmique en 9/8, une sorte de valse « world »,énergique, avant d’être rejoint par ses compères. Un thème dont on ne sait s’il est rythmique ou mélodique nous est présenté, puis le piano solo nous fait voyager dans nos souvenirs, rejoint par la contrebasse à l’archet avant qu’une explosion rythmique ne nous emballe…
RENDEZ-VOUS
Une douceur mélancolique. L’ostinato de Charleston qui ouvre le morceau offre au premier accord de piano une largeur et une clarté rare. Le pianiste dans son chorus nous offre ici toute sa sensibilité et la diversité de son toucher et de son phrasé. Dans sa construction autant que dans son interprétation, ce morceau est une perle rare.
Benjamin Faugloire – piano // Denis Frangulian – c.basse // Jérôme Mouriez – batterie
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