En 2022, le vibraphoniste Alexis Valet a suivi le soleil : d’est en ouest, il a entreprisde lui-même un voyage à New York. Après trois mois sur place à prendre le pouls de la ville, il a décidé d’y enregistrer un album, entouré d’une équipe de haut vol. Illuminé par le saxophoniste Dayna Stephens et le pianiste Aaron Parks, «Following the Sun» s’ancre au plus vif du jazz actuel et sonne comme une quête de cette lumière qui permet à tout être vivant de croître et se développer. Si le vibraphone a un avenir en France, il porte le nom d’Alexis Valet.
A l’automne 2022, le vibraphoniste Alexis Valet a pris un avion et a suivi le soleil — d’est en ouest — pour se rendre dans ce qui reste,encore et toujours, La Mecque du jazz : New York. Sans bourse, hors de tout soutien institutionnel, il a entrepris ce que, en définitive, trop peu de musiciens français osent encore faire. Il faut un certain tempérament, en effet, pour aller se frotter à une scène musicale qui se fiche complètement de savoir qui vous êtes et ce que vous avez bien pu remporter ailleurs comme lauriers. Personne ne vous y attend,et probablement que per- sonne ne vous regrettera quand vous en repartirez. Or, New York, malgré les hauts et les bas par lesquels laville vous fait passer, reste, quoi qu’on en dise, la fascinante capitale mon- diale du jazz — hautaine, vibrante, en apparenceinoxydable. Un lieu de passage, pour la plupart des musiciens mais surtout un rite de passage, avec ce que cela suppose d’espoirs, d’expecta- tions mais aussi de désillusions ou de déconvenues.
Pour Alexis Valet, aller à New York était une expérience à vivre. Une façon de jauger son niveau, lui qui est l’un des musiciens les plus actifs sur la scène parisienne du jazz, toujours prompt à prendre part à une jam dans l’underground de la capitale. Une manière deprendre le pouls d’une scène qui continue à produire des musiques et des musiciens qui dessinent de nouveaux pay- sages. À l’arrivée, il a fallu lui trouver un instrument, afin d’avoir au quotidien sous la main de quoi entretenir sa technique mais aussi intégrer à son propre geste ce que la ville lui insufflait. Il a fréquenté les jams, notamment au Smalls et au Fat Cat, jouant avec des bons, souvent— et des moins bons, parfois. Il a trai- né ses basques dans les clubs de Manhattan et de Brooklyn, oreilles grandes ouvertes, s’imprégnant de l’énergie d’une cité où, chaque soir, le fleuron du jazz se produit sur scène, dans des clubs parfois de fortune et des bars de quartier. Il a pris part à dessessions, ces séances de travail qui s’organisent chez les uns et chez les autres. Pendant plusieurs semaines, Alexis Valet a ainsiemmagasiné de la musique à forte dose. Au terme de son séjour, il a voulu garder une trace tangible de cette expérience, non pascomme une photo souvenir mais plutôt comme une manifestation de l’empreinte que New York avait pu laisser sur lui. Il a décidé d’alleren studio.
L’idée était de capter ce que la ville avait laissé dans son jeu, entouré de certains de ceux qui comptent parmi les musiciens les plus talentueux à y résider. Au studio Samourai Hotel, à Astoria dans le Queens, il a ainsi rassemblé autour de lui une équipe d’instrumentistes qui reflète ce que New York a de plus inspi- rant. À commencer par Dayna Stephens, né en 1978, qui est, par exemple, le saxophoniste attitré de deux quintets constitués chacun par un pianiste majuscule, celui de Brad Mehldau et celui de KennyBarron. Particulièrement prisé des batteurs, ce ténor (qui joue aussi du baryton et de l’EWI), diplômé du The lonious Monk Institute of Jazz, a côtoyé quelques géants tels que Al Foster ou Billy Hart tout en frayant avec les musiciens de sa génération, comme Gerald Clayton ou Gilad Hekselman. Né en 1983, le pianiste Aaron Parks compte, pour sa part, par- mi les musiciens les plus influents de son temps, moins pour sa participation à quelques groupes d’envergure, comme celui de Kurt Rosenwinkel ou le collectif James Farm (avec Joshua Redman), que pour son disque Invisible Cinema (2008) qui a ouvert des horizons nouveaux à des générations de musiciens, prolongés par son groupe Little Big. Quant à Joe Martin, né en 1970, membre permanent du quartet de Mark Turner, récent participant au Louise d’Emile Parisien, actif dans différents contextes auprès de Jérôme Sabbagh et tant d’autres, quand il ne se produit pas sous son nom au Village Vanguard, c’est l’un des contrebassistes parmi les plus demandés de New York. Enfin, repéré et encouragé alors qu’il n’avait que 16 ans par Wallace Roney, Kush Abadey, né en 1991, batteur de père en fils, est désormais membre permanent du trio d’Ethan Iverson Trio et du quartet de Melissa Aldana, après qu’on l’a connu en France par le biais du contrebassiste Géraud Portal.
À cette équipe de haut vol, Alexis Valet a confié le soin de jouer sa propre musique, sous la forme d’une série de compositions majoritairement écrites pendant son séjour, nourries des vibra- tions de la ville, marquées par tout ce qui fait le son de notre époque.Des grooves, des rythmes, des formes, des couleurs, qui constituent le jazz tel qu’il s’entend et se crée de nos jours, avec des schémasqui échappent aux canons traditionnels, habile avec les métriques impaires, basé sur des beats qui ont parfois plus à voir avec le hip-hop qu’avec autre chose, usant de mélodies qui pourraient être des chansons, sans pour autant perdre de vue ce sur quoi se fonde l’armature solide de cette musique, sa virtuosité, son swing affuté, comme une matrice originelle qui n’empêche pas la musiqued’emprunter d’autres chemins. Sur ce répertoire qui porte sa pâte, puisant dans son passé de sportif les ressources pour donner lemeilleur de lui- même, Alexis Valet démontre, après Explorers (2021) qu’il compte parmi les nouveaux maitres de son instrument — à l’est comme à l’ouest de l’Atlantique.
Alexis Valet, vibraphone // Dayna Stephens, saxophone ténor // Aaron Parks, piano // Joe Martin, contrebasse // Kush Abadey, batterie
No upcoming shows scheduled
Concerts passés
25 May 2024 | Alexis Valet | Barcelone, Jamboree | Barcelone, Jamboree | ||
24 May 2024 | Alexis Valet | Bordeaux, La Grande Poste | Bordeaux, La Grande Poste | ||
23 May 2024 | Alexis Valet | Saintes, Théâtre Geoffroy-Martel | Saintes, Théâtre Geoffroy-Martel | ||
22 May 2024 | Alexis Valet | Paris, Sunside | Paris, Sunside | ||
21 May 2024 | Alexis Valet | Paris, Sunside | Paris, Sunside | ||
18 May 2024 | Alexis Valet | Bruxelles, Sounds | Bruxelles, Sounds |